André Parinaud crée L’ABICA –Association de Bourses Internationales pour la Création Artistique– déclarée à la Préfecture de Paris le 22 février 1989, sous la référence 89461, et régie selon la Loi de 1901.
Parmi les membres fondateurs : César, Leonor Fini, Diego Masson, Victor Vasarely.
En 1951, appelé par le célèbre marchand de tableaux Georges Wildenstein pour diriger son hebdomadaire culturel ARTS, André Parinaud entre dans le monde de la création artistique. À cette époque, André Parinaud est un habitué de la radio, pour laquelle il réalise de nombreux entretiens (Colette, Cocteau, Dali, Montherlant …). Cette nouvelle collaboration dans la presse écrite culturelle lui permet de s’investir totalement auprès des créateurs. Intensément présent et combatif, il ne cessera d’œuvrer, avec pour ambition première la diffusion de l’Art pour Tous et Partout. Il disait d’ailleurs que « La rue doit être le plus grand musée du monde ».
Son expérience en tant que directeur de revues d’art, ses activités à la radio, à la télévision et au sein de l’Association Internationale des Arts Plastiques —ONG dotée par l’UNESCO— lui ont permis de constater combien les créateurs, trop souvent solitaires, étaient vulnérables et devaient être soutenus.
Pour André Parinaud, percevoir une œuvre d’art est « une véritable initiation comme ascèse mentale qui peut permettre de retrouver une innocence perdue, et l’on peut dire que nous nous arrachons à la durée et pouvons percevoir l’élan éthique du Temps. Nous nous situons dans la perspective d’un devenir autre. » (Conversations avec des hommes remarquables sur l’art et les idées d’un siècle, ed. Michel de Maule, 2006) C’est animé par cette conception de la confrontation à l’œuvre d’art comme expérience essentielle qu’il poursuit la voie de la défense de l’art et des artistes avec détermination, jusqu’à son décès en 2006.
Les manifestations organisées par André Parinaud, préfigurant la création de l’ABICA —qui visait à toutes les rassembler — ont été nombreuses et variées, médiatisant et rapprochant avec bonheur les créateurs d’un très large public.
Mars 1972 : exposition dans le métro parisien des œuvres de quatorze sculpteurs, « Sculptures Monumentales dans le Métro », station Saint-Augustin. Première du genre dans ce domaine, cette exposition connaît un accueil enthousiaste du public, avec un retentissement médiatique international. Depuis cette date, la R.A.T.P accueille régulièrement des expositions et des animations
1976 : création du « Festival International du Film d’Art » qui a lieu en mer pour sa première édition avec la collaboration des croisières Paquet, en Méditerranée. Ce festival s’est poursuivi pendant dix ans au Centre Pompidou. Il se tient désormais en novembre à l’UNESCO, avec le soutien du Ministère de la Culture et de l’Éducation.
Mars 1977 : « Le Musée dans la Rue ». En collaboration avec l’Agence PUBLICIS et son client INALTERA, 2 000 panneaux d’affichage (4x3m) sont installés dans les rues pour offrir au public la reproduction de 6 tableaux de maîtres : Gauguin, Seurat, Delacroix, Van Gogh, Cézanne, Manet. L’opération est novatrice et met l’art à la portée de tous au quotidien.
1979 : Collection « L’Art en Soie ». André Parinaud tente de sauver un soyeux lyonnais en initiant une collaboration entre artisans et artistes. Le célèbre soyeux lyonnais Bucol et sept grands noms de la peinture moderne collaborent alors : Alechinsky, Agam, Dewasne, Delvaux, Hartung, Hundertwasser, Matta. Ils créent ensemble une série de « tableaux » de soie, réunissant de nombreuses techniques, imaginés par les artistes et exécutés par les artisans. L’exposition inaugurale a lieu au Musée des Arts Décoratifs en janvier 1982 et rayonne également à l’étranger. Un jeu de ces œuvres figure dans les collections permanentes du Musée de la Soie à Lyon.
1986 : « Salon International de l’Affiche » sous la Nef du Grand Palais. Autour de la coursive plus de 150 affiches de graphistes d’une quinzaine de pays sont exposées, sous l’égide de l’UNESCO. Ce Salon sera renouvelé annuellement jusqu’à la fermeture de la Nef pour travaux.
28 avril 1988 : Remise au Directeur général de l’Unesco, M. Federico Mayor, de quatre lithographies, œuvres originales des artistes César, Leonor Fini, André Masson et Vasarely pour donner naissance à la Fondation internationale pour la Création artistique (FICA) pour l’institution des bourses de travail en faveur des jeunes artistes.
1995 : Création des Drapeaux de la Tolérance, réalisés à l’occasion du 50ème anniversaire de l’UNESCO par six grands artistes et édités par Pierre Cardin. Ils ont été offerts au 185 États membres de l’UNESCO pour y être levés en 1996.
Toutes ces manifestations illustrent la variété des actions développées par André Parinaud, et qui l’ont conduit à créer l’ABICA pour les fédérer et les poursuivre.
En 2006, après le décès d’André Parinaud, son fils Blaise Parinaud a décidé de reprendre la présidence de l’Association afin de poursuivre le programme imaginé et développé par son père. Aujourd’hui, les attentes étant toujours aussi pressantes et nombreuses, il reprend le flambeau et persévère pour trouver les réseaux privés et animer cette chaîne tissée par l’ABICA depuis 1989.